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La BNS songe à de nouvelles mesures dans l'immobilier

La banque centrale s'inquiète que les banques commerciales actives sur le marché domestique ont augmenté leur exposition aux marchés hypothécaire et immobilier.

 

La BNS recommande depuis plusieurs années aux banques de faire preuve de prudence dans l'octroi de prêts hypothécaires.

 

La Banque nationale suisse (BNS) n'écarte pas des mesures additionnelles à l'actuel volant anticyclique ciblant directement la prise de risques si la dynamique dans l'immobilier venait à s'accélérer.

 

Continuant de porter un regard attentif sur le secteur, la banque centrale ne baisse pas la garde et dans son «Rapport sur la stabilité financière», elle appelle les banques à une attitude conservatrice.

 

La BNS explique que la baisse constante des taux d'intérêts et l'introduction de valeurs négatives comporte le risque d'un nouveau déséquilibre sur le marché suisse des crédits hypothécaires et de l'immobilier à moyen terme. Le phénomène concerne en particulier le secteur de l'investissement résidentiel, celui-ci semblant à nouveau attrayant comparativement à d'autres placements, explique la BNS.

 

Exposition accrue aux risques

La BNS estime que des investisseurs en quête de rendements pourraient ainsi venir soutenir la hausse des prix dans ce secteur. Et le bas niveau des taux d'intérêts peut aussi inciter les banques à prendre plus de risques. Des volumes de crédit plus importants sur des durées plus longues pourraient être considérés comme un moyen permettant de compenser les taux négatifs et de stabiliser les bénéfices à court terme.

 

Ce faisant, les banques accroissent leur exposition aux risques retenus dans les quatre scénarios défavorables imaginés par la BNS. Ces derniers se basent sur une aggravation de la crise de la dette dans la zone euro, des difficultés dans les pays émergents du type de celles de la 2e moitié des années 90, une récession aux Etats-Unis ainsi qu'un choc consécutif à une rapide hausse des taux d'intérêts.

 

L'an passé, les banques commerciales axées sur le marché domestique ont augmenté leur exposition aux marchés hypothécaire et immobilier, mais le rythme de l'augmentation s'est révélé inférieur à celui des années précédentes. Les volumes hypothécaires et les prix de l'immobilier sont restés stables au cours des derniers trimestres, ce qui représente une évolution favorable aux yeux de la BNS.

 

Pour mémoire, la BNS recommande depuis plusieurs années aux banques de faire preuve de prudence dans l'octroi de prêts hypothécaires. Dans l'édition 2014 de son rapport, elle avait en particulier ciblé le groupe Raiffeisen, lequel a été classé quelque temps plus tard dans le groupe des établissements dits systémiques.

 

Le taux de solvabilité en question

Les grandes banques ont poursuivi leurs efforts en vue de renforcer leurs fonds propres l'an passé, observe la BNS. Notant un rythme moins soutenu qu'en 2013 en la matière, l'institut d'émission encourage UBS et Crédit Suisse à ne pas baisser la garde, tout particulièrement au niveau de leur taux de solvabilité (leverage ratio).

 

L'an passé, les grandes banques helvétiques ont continué d'étoffer leur capitalisation, remplissant ainsi déjà la plupart des critères de la réglementation visant les établissements trop grands pour faire faillite «too big to fail» ainsi que les standards internationaux de Bâle III, lesquels s'appliqueront dès 2019. Mais elles doivent encore renforcer leur capacité de résistance.

 

L'institut d'émission motive cette recommandation du fait que les risques associés aux conditions économiques et financières demeurent élevés. Pour les grandes banques, le potentiel de pertes ramené à leur capitalisation reste substantiel, tant du point de vue des scénarios retenus par la BNS que de celui d'une comparaison avec les difficultés rencontrées lors de la crise financière.

 

D'autre part, la banque centrale note que si UBS et Crédit Suisse affichent des taux de fonds propres pondérés des risques supérieurs à la moyenne de ceux d'autres grands établissements actifs à l'échelon global, il n'en va pas de même pour leur taux de solvabilité.

 

Risque de déséquilibre

Un renforcement en matière de capitalisation est aussi nécessaire compte tenu des développements récents en matière réglementaire tant au niveau national qu'international, ajoute la BNS. Ces évolutions pourraient conduire à un nouveau renforcement des exigences, auquel les deux grandes banques doivent se préparer.

 

Pour évaluer les risques pesant sur le secteur bancaire, la BNS considère cinq scénarios. Le premier décrit l'évolution de l'environnement économique la plus probable sur la base des informations disponibles. Les quatre autres retiennent des évolutions défavorables pour l'activité financière.

 

Dans son scénario de base, l'institut d'émission part du principe d'une embellie conjoncturelle, à la faveur de la poursuite de la croissance économique des Etats-Unis et une accélération dans la zone euro. Pour la Suisse, la BNS mise sur un ralentissement consécutif à la vigueur du franc.



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ID ET A : Immobilier, Design et Architecture Sàrl

Spécialiste en Suisse depuis plus de 20 ans.